mardi 31 octobre 2017

A son tour ADECCO se positionne sur l'intérim ubérisé des auto-entrepreneurs avec Yoss

L’usine nouvelle version digitale le 24/10/2017


Le spécialiste de l'emploi The Adecco Group lance une nouvelle marque à destination des indépendants : Yoss. Sur cette nouvelle plateforme, on trouve des services à la demande pour ces derniers et la possibilité d'une gestion administrative plus efficace. Ce lancement est le signe de la demande de plus en plus forte d'indépendants de la part des entreprises, qui peinent à les trouver.


Ça bouge sur le marché des indépendants, qui pourrait bien être le nouveau Graal des plateformes de mises en relations. Quelques mois après l’annonce de la création du pure player cremedelacreme, c’est une entreprise historique du secteur de l’emploi qui annonce son arrivée sur ce marché.

Adecco lance une plateforme numérique et d’une nouvelle marque (Yoss) pour mettre en relation les travailleurs indépendants et les entreprises qui font appel à eux. L’annonce a été faite lors du salon HRtech à Amsterdam le 24 octobre 2017. Ce nouvel ensemble de service est né de la collaboration entre Romain Trébuil et Guillaume Herrnberger, le premier est un entrepreneur et le second un salarié d’Adecco. Yoss a été développée en moins d’un an au sein de l’incubateur de l’entreprise et repose sur la plateforme Microsoft, à même de garantir un bon niveau de sécurité et de protection des données, assure-t-on chez Adecco.

LA FRANCE, PREMIER PAYS POUR L'EXPÉRIMENTATION

La France sera le premier pays à ouvrir la plateforme en version bêta le 14 novembre prochain. Un déploiement plus large sur le territoire est prévu à fin janvier 2018, puis la plateforme sera internationalisée. La plateforme couvre quatre grandes verticales : les métiers du digital IT, du marketing, de la communication et du conseil, quatre secteurs où le travail indépendant se développe à vitesse grande V.

De cette façon, Adecco estime pouvoir couvrir le spectre des besoins des entreprises pour lesquelles il travaille. En effet, il est loin le temps où son activité était réduite au seul intérim. "Depuis quelques années nos interventions sur le marché de l’emploi se sont diversifiées", résume Christophe Catoir, président d’Adecco France. Pour justifier les raisons du lancement de cette nouvelle offre, il met en avant deux besoins : "celui des entreprises d’avoir davantage de flexibilité" et celui "des indépendants d’avoir plus de flexibilité mais avec de la sécurisation". De ces besoins de part et d’autre, découle la plateforme développée par Adecco.

PARTENARIATS VARIÉS POUR SERVICES DÉDIÉS

Sur Yoss, les grandes entreprises pourront trouver les free-lancers dont elles ont besoin, tandis que ces derniers pourront souscrire à des offres de service spécialement designés pour eux, comme une mutuelle et de la prévoyance, mais aussi des outils pour développer leur structure et accompagner leur croissance. Adecco a créé des partenariats avec des entreprises spécialisées pour cela : certaines traditionnelles comme Harmonie Mutuelle pour la protection santé ou des start-ups comme Qonto qui propose une offre bancaire en ligne… "C’est une offre à la demande. De notre côté, nous avons négocié pour avoir des tarifs avantageux", précise Christophe Catoir.  

Autre avantage mis en avant pour les indépendants : Adecco propose sur cette plateforme un outil de gestion administrative désignée pour eux, avec notamment un paiement accéléré en 3 jours, une responsabilité professionnelle automatique ou encore un archivage automatique. De cette façon, Adecco estime que les indépendants qui utiliseront sa plateforme pourront se concentrer sur leur métier. Symétriquement, les entreprises pourront gérer "leurs" indépendants en ligne plus facilement, assure-t-on chez Adecco. Un moteur de recherche est intégré où les demandeurs peuvent entrer des compétences techniques mais aussi les fameuses "soft skills" de l’indépendant recherché. Par ailleurs, les uns et les autres pourront se noter mutuellement à la fin de la mission mais "on ne pourra pas connaître son évaluation sans avoir soi-même évalué", prévient Christophe Catoir.

L’arrivée d’Adecco sur le marché des indépendants n’est pas un hasard, car il se développe rapidement. Le président d’Adecco France indique que 35 % des millennials travaillent de cette façon.

La présentation de YOSS-ADECCO International en vidéo :



Note CR:  ADECCO se positionne ainsi sur le nouveau marché de l'intérim version plateforme "uber" pour les auto-entrepreneurs. Le marché est déjà occupé par des start-up comme SIDE dans laquelle Xavier Niel, patron de Free et soutien de la première heure du candidat Macron, a investi plusieurs millions d'euros.
Le principe est de proposer à des entreprises des missions réalisées par des auto-entrepreneurs ou de futurs auto-entrepreneurs pour qui l'accès à ce régime social est facilité par ces opérateurs mais aussi  par le gouvernement qui a voté l'exonération de charges pendant un an pour les créations intervenant à compter du 1er janvier 2019 
 2019 : année blanche de cotisations sociales pour les créateurs d’entreprise)
Encore une initiative qui va brouiller un peu plus la frontière entre salariat et non salariat et augmenter l'emprise des plateformes type "UBER" qui actuellement prélèvent 25% au titre de leur intermédiation. La remise en cause des fondements du  droit du travail se développe donc rapidement et préfigure un nouveau marché du travail. Encore un concept qui va tendre à satelliser un peu plus les groupements d'employeurs pour les emplois les plus qualifiés.

FO dénonce à son tour les CDI de portage de D2L



FO s’indigne des propos cités dans l’article de presse du Dauphiné paru le 3 octobre 2017 intitulé « Trois questions à… »


Citation :
"On aura toujours besoin d’une main d’œuvre pour les postes moins qualifiés de préparateurs de commandes." 

FO s’insurge de ce dénigrement d’une partie des salariés de la plateforme logistique.


Le métier de préparateurs de commandes, utilisant la même méthode de préparation vocale, comme montré dans le reportage sur Lidl diffusé sur France 2 tel que le précise la direction de Conforama, doit être valorisé.

Chez Conforama, les préparateurs de commandes manutentionnent entre 400 et 700 colis par jour avec des colis d’un poids moyen de 20 kilos et pouvant peser jusqu’à 60 kilos. Ils dépassent donc les 8 tonnes des salariés de Lidl avec une moyenne de 14 tonnes par jour soit 70 tonnes par semaine manutentionnées. Sans oublier les effets secondaires dus a l’utilisation répétitive des casques auditifs comme présenté dans le reportage.

FO ne peut tolérer ce constat sur les jeunes : Les jeunes ne restent pas forcément dans l’entreprise ; ils ne veulent pas évoluer, c’est générationnel. C’est totalement faux.

Sur la plateforme Conforama logistique, de nombreux jeunes souhaitent évoluer dans l’entreprise et pérenniser leur contrat de travail. Au contraire FO, dénonce les recours à l’intérim abusif sur le site et l’usage des CDI intérims et Groupement employeurs (NDLR -  GEL, dénommé désormais D2L) qui favorisent la précarité de l’emploi.


FO s’inquiète pour les emplois avec l’installation de convoyeurs sur la plateforme logistique. La direction reconnait que ceux-ci peuvent avoir un impact sur les emplois. Jamais les élus du comité d’entreprise n’ont été informés sur ce risque de perte d’emplois.

FO est en accord avec la direction quant à la question sur les salaires.

Nos revendications de réévaluations des salaires pour ces métiers pénibles depuis plusieurs années vont-elles enfin être entendues ?

De nombreux débrayages ont été menés pour l’amélioration des salaires mais sans succès.

Communiqué de la Fédération des Employés et Cadres Force Ouvrière - Section fédérale du Commerce (non alimentaire)

mercredi 25 octobre 2017

Formation : le digital gagne du terrain sur le présentiel

Selon le dernier baromètre Cegos, la formation traditionnelle en salle ne cesse de reculer au profit d’autres formes d’apprentissage en ligne comme la vidéo et la classe virtuelle. La réalité virtuelle ou augmentée fait, quant à elle, une belle percée tandis que les serious games semblent déjà passés de mode.
Les promesses placées dans la formation en ligne semblent (enfin) se concrétiser ! Selon le dernier baromètre de l’Observatoire Cegos, mené en juillet dernier auprès de 1129 salariés et 180 DRH et responsables formation, la part du numérique dans l’offre de formation des entreprises atteint 38 % et devrait représenter 56 % d’ici trois ans. Pour les DRH interrogés, le digital est perçu comme le seul moyen de résoudre une équation à trois variables : les coûts, le volume et l’efficacité. Un impératif qui s’impose davantage encore dans les grandes entreprises. « Elles doivent former un grand nombre de personnes, disséminées sur plusieurs sites, tout en rationalisant leur budget », avance Mathilde Bourdat, responsable de l’offre et expertise formations chez Cegos.
Sous la poussée du digital, le présentiel recule mécaniquement. Si la formation en salle reste le modèle dominant, elle a baissé de vingt points en six ans, passant d’un taux d’adoption de 92 % à 72 %. Ce repli du présentiel profite aux autres formes d’apprentissage. Autour de 45 %, on trouve, dans un mouchoir de poche, la formation à distance (e-learning, classe virtuelle…), les formations mixtes associant présentiel et digital, et l’accompagnement individuel (tutorat, coaching…).
La vidéo, gagnée par la folie des « tutos »
En zoomant sur les possibilités de formation à distance, l’un des constats est que la vidéo arrive en tête de liste, particulièrement au sein des entreprises de moins de 500 salariés. Elles sont 79 % à y recourir contre 60 % pour les grands comptes. On peut voir dans cette domination de la vidéo, une porosité avec les usages personnels, les particuliers recourant massivement aux tutoriels dans leur vie quotidienne. Après la vidéo, viennent les modules d’e-learning (53 %), la classe virtuelle et la web conférence (41 %). Pourtant présentés comme l’avenir de la formation professionnelle, le partage de connaissances entre pairs à travers les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) et les communautés en ligne, d’une part, et les MOOC et ses déclinaisons COOC et SPOC d’autre part stagnent à 32 %.
Dans le premier cas, les retours d’expérience ont montré qu’il ne suffisait pas de mettre en place un RSE pour que les salariés s’en emparent et créent spontanément des communautés de connaissance. L’autocensure des collaborateurs ou le manque d’implication des managers font partie des facteurs d’échec régulièrement identifiés. Apparus au début des années 2010, les MOOC sont, pour leur part, encore en phase d’appropriation. D’après Gartner, il faudra attendre 5 à 10 ans avant leur adoption massive.
L’apprentissage immersif prisé par l’industrie
Objet d’un fort engouement il y a une douzaine d’années, les serious games sont, quant à eux, relégués à la dernière place (13 %). L’équilibre entre ludique et pédagogique est difficile à trouver et les graphismes souvent datés font pâle figure auprès des jeunes actifs de la génération Y, adeptes des jeux vidéo ultraréalistes. En revanche, la réalité virtuelle ou augmentée fait une entrée remarquée (19 %). Elle est notamment prisée par les acteurs de l’industrie. Chaussé de lunettes connectées au nez, un apprenti reproduit à l’envi un geste de soudure ou de chaudronnerie dans un univers immersif. Avec une tablette augmentée, un agent de maintenance dispose, en surimpression, de toutes les informations techniques utiles qui vont guider sa prochaine intervention.

Note CR : cette évolution vers la formation à distance dotée de ces nouveaux moyens numériques est inscrite dans le projet global numérique d'Emmanuel Macron et devrait se développer rapidement dans les futures années pour les niveaux I à III. Cet type d'outils reste néanmoins moins adapté aux formations sur de plus basses qualifications (niveau V, Vbis et VI).
 ’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a tenté de mesurer l’impact de l’essor des technologiques numériques sur les méthodes pédagogiques et sur les parcours de formation professionnelle, d’une part, sur le secteur économique des organismes de formation, d’autre part.
Il esquisse des pistes pour soutenir la transition numérique de l’appareil français de formation professionnelle.

lundi 23 octobre 2017

Précisions juridiques concernant les groupements d'employeurs organisés sous la forme de SCIC

Publication importante le site national des SCIC ( http://www.les-scic.coop/sites/fr/les-scic/ )
Nous avons le plaisir d'être informé de nombreuses précisions sur les aspects juridiques du choix de cette formule pour constituer ou transformer un groupement d'employeurs


Pour rappel les juristes à l'origine de ces précisions ci-après seront présents le 13 novembre prochain à l'IAE de Paris lors du colloque dénommé "Quel positionnement pour les groupements d'employeurs face au développement de nouvelles formes de mises à disposition de personnel ?" (pour vous inscrire gratuitement vous pouvez contacter Armelle Rousseau colloque.iae@gmail.com -   06.28.69.63.58)
Un atelier est ouvert l'après midi sur le sujet des Groupements d'Employeurs sous forme de SCIC avec la participation de Caroline ANDRE, docteur en droit, professeur associé à NEOMA Business School, Campus de Reims et auteur de l'article (23 pages) dont le titre est : L’intérêt de la forme juridique Scic pour les groupements d’employeurs (pour accéder à l'article cliquez : ICI) 


Groupement d'employeurs

Création : Août 2017

Un groupement d’employeurs peut-il se constituer sous forme de coopérative ?

OUI, 
L’article L.1253-2 du code du travail (depuis la modification de la loi du 2 août 2005 en faveur des PME) indique qu’un groupement d’employeurs peut se constituer, outre sous la forme associative, sous forme de société coopérative.

Sous quelle forme coopérative un groupement d’employeurs peut-il se constituer ?

Un groupement d’employeurs peut être constitué sous forme de société coopérative au sens de la loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération (la Scic entre dans cette catégorie) et de la loi n° 83-657 du 20 juillet 1983 relative au développement de certaines activités d'économie sociale (coopératives de consommateurs).
 

Quelles sont les formalités à respecter pour constituer un groupement d’employeurs sous forme de Scic ?

L’activité du groupement ne peut s’exercer qu’après déclaration, datée et signée par la personne habilitée à cet effet par le groupement, adressée, sous pli recommandé avec demande d’avis de réception, à la Direccte du département dans lequel le groupement a son siège social.

Une coopérative existante peut-elle exercer l’activité de groupement d’employeurs ?

OUI,
Une société coopérative existante qui développe, au bénéfice exclusif de ses membres, les activités mentionnées à l'article L. 1253-1 du code du travail, est considérée comme un groupement d'employeurs. Toutes les dispositions législatives et règlementaires des groupements d’employeurs lui sont donc applicables. Une Cuma peut également porter en son sein une activité de GE, voire même avoir pour activité exclusive celle de GE.


Quelles sont les règles à respecter pour une Scic qui souhaite exercer en son sein l’activité groupement d’employeurs, sans avoir à créer une structure ad hoc ?

Il y en a plusieurs : 
* L’objet social de la Scic prévu dans les statuts doit comporter l'activité groupement d’employeurs ; 
* L’activité groupement d’employeurs est réservée aux seuls associés de la coopérative ; 
* La responsabilité solidaire des associés peut être invoquée en cas de défaillance de l’activité groupement d’employeur (dette sociale et salariale) ;

* Les moyens affectés à l’activité groupement d'employeurs doivent être identifiés à l'intérieur de la Scic et la comptabilité afférente à ses opérations doit être séparée ;
* Les dispositions des articles L. 1253-9 et L. 1253-10 s'appliquent au contrat de travail des salariés de la Scic dès lors qu'ils sont affectés, même partiellement, à l'activité de groupement d'employeurs.

Les règles applicables en matière de groupements d’employeurs sont-elles les mêmes que l’on soit constitué sous forme d’association ou de Scic?

OUI, 
Les règles concernant l’activité de groupement d’employeurs sont régies par le code du travail et s’appliquent de la même manière que l’on soit une association ou une Scic. Tel est par exemple le cas en matière de convention collective applicable. 
En revanche, certaines règles propres aux groupements d’employeurs dont le fondement est le code du travail sont de nature à modifier le cadre propre à la Scic.

Peut-on être utilisateur de main d’œuvre sans être associé ?

NON,
L’activité groupement d’employeurs exercée par une Scic est réservée aux seuls associés. Ce qui n’est pas le cas pour les autres activités de la Scic. Les associés dans une Scic exerçant l’activité groupement d’employeurs ne sont responsables qu’à la hauteur de leur apport en capital pour toutes les activités de la Scic, sauf pour celle de groupement d’employeurs pour laquelle ils sont solidaires des dettes sociales et salariales. Un accord pour le paiement de ces dettes peut être acté dans les statuts, mais tout associé est considéré solidaire des dettes par un tiers extérieur.

lundi 16 octobre 2017

Le bing bang du financement de l'assurance chômage annoncé par le gouvernement va pénaliser la grande majorité des groupements d'employeurs

les échos le 16 octobre 2017

Le bonus-malus promis par Emmanuel Macron pour freiner la rotation de la main-d'oeuvre prendrait la forme d'un taux de cotisation patronal variable.Les schémas vont de 2 % à 10 %, contre 4,05 % aujourd'hui.

Après l'euphorie, la soupe à la grimace ? Satisfaites d'avoir obtenu des ordonnances qui sécurisent les licenciements, les entreprises appréhendent une issue moins à leur avantage de la réforme de l'assurance-chômage. L'inquiétude porte en particulier sur le dispositif de bonus-malus promis par Emmanuel Macron pour freiner le recours aux contrats courts, et donc à la précarité du marché du travail .
De fait, c'est un véritable big bang qui se dessine, dont la principale conséquence consisterait à passer d'un taux de cotisation patronal fixe à un taux variable selon le « coût » que chaque employeur fait supporter à l'Unédic, a-t-on appris de sources concordantes.
Le régime de l'assurance-chômage est actuellement financé par une cotisation de 2,4 % des salariés (qui aura disparu fin 2018 et sera compensée par la hausse de la CSG) et de 4,05 % des entreprises (compte tenu de la surtaxe de 0,05 % qui prendra effet au 1er novembre pour trois ans maximum). Chaque entreprise est donc logée à la même enseigne.
Demain, cette mutualisation ne sera plus totale. Le taux de cotisation d'un employeur sera actualisé chaque année en fonction de son « comportement » en matière d'embauches sur les trois années précédentes : selon que les dépenses d'indemnisation qu'il a générées sur cette période dépassent ou non la moyenne nationale, on lui appliquera un malus ou un bonus.
En clair, plus une entreprise aura fait tourner sa main-d'oeuvre - quel que soit le contrat, CDI, intérim, CDD, intermittence… -, plus son taux de cotisation sera élevé. A l'inverse, celle qui conserve longtemps ses salariés ou qui privilégie leur formation pour qu'ils passent le moins de temps possible à Pôle emploi en cas de rupture de contrat ou de fin de mission sera moins prélevée.
D'après les différents schémas à l'étude, les taux de cotisation pourraient varier de 2 % (pour les entreprises les plus vertueuses) à un maximum - assez hypothétique - de 10 % (pour les moins vertueuses). Le dispositif est censé s'équilibrer entre perdants et gagnants, sachant qu'une option sur la table consisterait à introduire une modulation en fonction des secteurs d'activité . Ce mécanisme s'apparente en tout cas à celui qui prévaut pour la branche accidents du travail de la Sécurité sociale.

« Pollueur payeur »

« C'est le principe du pollueur payeur », résume Jean-François Foucard, secrétaire national à la CGC, le syndicat des cadres, qui pousse pour un tel système depuis des années. FO affiche aussi sa satisfaction, même si le syndicat penche pour une autre formule.
Le système a ses adeptes, il a aussi ses opposants. Quand bien même il ferait des gagnants, les organisations patronales sont très réticentes. « L'intérêt général, ce n'est pas de défendre certains secteurs au détriment des autres, même s'ils sont minoritaires », fait-on savoir au Medef.
La banque, l'assurance, l'industrie n'auraient pas grand-chose à craindre. L'hôtellerie-restauration et l'événementiel beaucoup plus, même si ces secteurs devraient bénéficier d'un surcroît de baisse de charges pour les salaires proches du SMIC lors de la transformation du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en baisse directe de charges.
Ces secteurs ont déjà été pointés du doigt, en particulier lors de la dernière négociation de la convention d'assurance-chômage, qui a eu lieu au printemps. Il avait alors été prévu de renvoyer aux branches professionnelles des négociations sur les contrats courts, pour limiter les recours abusifs à ce type d'embauche. A ce stade, aucune n'a commencé. « Nous n'allions pas commencer des négociations en pleine campagne présidentielle, alors qu'Emmanuel Macron annonçait déjà une réforme de l'assurance-chômage s'il était élu », se défend un responsable patronal, qui n'avait toutefois pas autant de réserves à renégocier la convention Unédic juste avant les élections, au printemps. Une mauvaise volonté patronale qui pousse le gouvernement à vouloir imposer un malus pour faire changer les comportements.
Les 4600 groupements d'employeurs agricoles dont le recours aux CDD saisonniers représente 55% (chiffres MSA enquête de février 2017) du volume total des emplois des GEA ne vont probablement pas apprécier la mesure. Idem pour les GEIQ qui sont à 100% en CDD et beaucoup d'autres groupements d'employeurs qui ont fait appel ces trois dernières années à  des contrats à durée déterminée y compris des  contrats aidés
Le gouvernement, qui s'inspire en l'espèce du système déjà en place pour le calcul de du taux de  cotisation d'accidents du travail a trouvé la solution pour financer et équilibrer définitivement le régime d'assurance chômage qui va avoir besoin de ressources sup. pour financer l'indemnisation des démissionnaires et des non salariés. Sur le plan  technique la mesure risque d'être complexe à mettre à mettre en oeuvre. Par exemple, comment l'UNEDIC va t-elle comptabiliser le recours au travail temporaire des entreprises ou prendre en compte la part de CDI des GE que les employeurs utilisent ?  Comment dans cette logique, les  groupements d'employeurs seront-ils impactés par les démissions qui vont  désormais pour certaines d'entre elles ouvrir droit à l'assurance chômage...et donc être aussi intégrés dans le  nouveau bonus-malus ?
L'actualité de la rentrée s'annonce riche !


jeudi 12 octobre 2017

Le Groupe GEL, premier employeur de France de salariés en groupement d'employeurs, change de nom ...et de stratégie ?




Le Groupe GEL, premier employeur de France de salariés en groupement d'employeurs change de nom, pour devenir le D2L Group

Présidé par Guilhem Dufaure de Lajarte et sa compagne Emilie Legoff le groupe,  coté en bourse sur le marché Euronext, a déjà capitalisé plusieurs millions d'euros de résultats sur le dos de Groupements d'Employeurs associatifs pourtant à but non lucratif.

D2L Group se décrit comme "le n° 1 français des prestations de services en ressources humaines dédiés aux métiers de la logistique. L'activité s'organise autour de 4 pôles :
- placement de personnel sous CDI : délégation de main d'oeuvre structurelle employée en CDI à temps plein ;
- placement de personnel intérimaire : délégation de main d'oeuvre non structurelle pour des missions courtes ;
- recrutement de cadres confirmés ;
- externalisation de la gestion des ressources humaines : sur le site des entreprises ou en agences."


La nouvelle dénomination D2L (en référence à Dufaure de Lajarte - Legoff) éloigne ainsi l'identité du groupe des groupements d'employeurs car le nom GEL revoyait à Groupement d'Employeurs Logistique. Cela annonce t-il un virage stratégique du groupe qui souhaiterait s'éloigner des GE ? C'est bien possible.

A ce jour, D2L est  de très loin le premier employeur de France de salariés en Groupements d'Employeurs et a la particularité de ne faire aucun partage de salariés entre adhérents  mais du portage de CDI mono-utlisateur sur des durées elles même indéterminées comme le prouve le contentieux de Trappes avec des salariés qui ont travaillé 5 ans en continu pour XPO avant d'être remerciés.

Le patron de D2L, Guilhem Dufaure de Lajarte,  circule humblement en jet privé et en hélicoptère (voir piste d'atterrissage de son nouveau siège sur la vidéo ci-après). C'est manifestement un homme "haut en couleur" qui n'hésite pas à "mouiller la chemise" avec sa compagne sur un chorégraphie endiablée, guitare à la main, face aux employés  de son QG lors de la récente inauguration de son siège pharaonique (voir vidéo ci-après)...en toute simplicité...


La vidéo de l'inauguration du nouveau siège de D2L Group





Le Groupe change de nom au moment où il traverse une période très difficile. Le syndicat SAP ( pour en savoir plus sur le SAP cliquez sur ce lien ) a engagé efficacement de multiples recours à son encontre dont certains ont déjà abouti favorablement pour les salariés et d'autres beaucoup plus importants sont encore attendus. 


Ces contentieux sont observés de très près par les principaux acteurs nationaux des groupements d'employeurs. Certaines décisions pourraient malheureusement avoir pour effet de remettre en cause les fondements mêmes du fonctionnement actuel de la quasi totalité des groupements d'employeurs non agricoles.

Des adhérents des groupements D2L ont déjà compris qu'ils risquaient de voir requalifier les contrats de travail de centaines de salariés D2L en CDI de leur propre entreprise...et prennent discrètement la tangente...

En résumé c'est une affaire très importante pour tous les groupements d'employeurs sur laquelle de prochains articles seront publiés sur ce Blog.