lundi 18 septembre 2017

« On est des constructeurs d’emplois »

Lalsace.fr

Basé à Mulhouse, le groupement d’employeurs GEbosse fête ses dix ans doté de nouveaux locaux. Ses entreprises adhérentes se partagent les compétences dont elles n’ont besoin qu’à temps partiel, ce qui permet aux salariés de travailler à temps plein.



Une assistante de communication qui partage ses semaines entre une PME du secteur de l’automobile et un bureau d’études, une infirmière du travail qui officie à temps partiel en entreprise et planche à côté sur un projet d’étude sanitaire, des manutentionnaires qui interviennent chez un transporteur-logisticien aux heures de pointe en complétant leurs journées de travail ailleurs… Voilà quelques exemples de situations qu’on peut trouver dans les rangs des salariés de GEbosse.
Ce groupement d’employeurs basé à Mulhouse a fêté il y a quelques jours un double événement : son 10e anniversaire et l’inauguration de ses nouveaux locaux. L’association à but non lucratif était jusqu’ici installée, en location, au centre-ville (rue de la Sinne). Grâce à ses économies, elle a pu faire l’acquisition de locaux plus spacieux (135 m²) et adaptés à ses besoins dans la zone d’activité du Parc des Collines.

« L’ambition : rayonner sur toute l’Alsace »

Avec ce nouvel outil, GEbosse va poursuivre son développement dans la région, déjà bien engagé : le groupe-ment, né en 2007 à l’initiative d’entre-prises de la région mulhousienne, a essaimé dans le sud du Haut-Rhin dès 2010 et il est aujourd’hui bien implanté aussi en Centre Alsace. Son objectif est maintenant de développer un nouveau pôle dans le bassin strasbourgeois, où il y a déjà de premiers adhérents. « Notre ambition est de rayonner sur l’Alsace » , résume Christophe Schmitt, le président.
Dispositif national – conçu à l’origine par des exploitants agricoles, puis étendu à tous les secteurs d’activité –, le groupement d’employeurs est un collectif d’entreprises qui permet à ses adhérents d’embaucher à plusieurs les compétences dont ils ont besoin et qu’ils ne pourraient recruter seuls, faute d’activité ou de moyens suffisants.
« Le principe, c’est qu’à partir des besoins à temps partiel des entreprises, on va additionner les temps de travail pour former des temps pleins , développe Séverine Chilkowy, la directrice de GEbosse. On est des constructeurs d’emplois ! Pour les entreprises, c’est souvent difficile de recruter des candidats à temps partiel et encore plus dur de les garder. La solution pour fidéliser ces salariés, c’est de leur donner un plein-temps par addition de temps partiels… La plus ancienne de nos collaboratrices est chez nous depuis huit ans ! »
GEbosse est l’employeur unique. C’est lui qui recrute, établit les contrats de travail puis gère administrativement les personnels (salaires, protection sociale, etc.). Mais ses salariés se partagent entre deux – souvent –, trois, voire quatre ou cinq entreprises adhérentes, au sein desquelles ils sont pleinement intégrés. « Ce ne sont pas des consultants, il y a vraiment le lien de subordination » , précise Séverine Chilkowy.
« On embauche à 90 % en CDI » , souligne la directrice. Quand les salariés souhaitent travailler à temps plein, GEbosse s’efforce de leur composer, avec plusieurs postes dans un même bassin géographique, l’emploi du temps qu’il faut pour y parvenir. Mais le groupement peut aussi répondre à des demandes de temps partiel choisi. « Certaines femmes ne veulent pas travailler le mercredi. On a aussi des salariés qui ont une autre activité à côté, leur propre entreprise par exemple » , illustre Christophe Schmitt.

« On permet aux TPE et PME de grandir »

La plupart des entreprises adhérentes de GEbosse sont des PME ou des TPE, qui n’ont pas encore les moyens ou la nécessité de financer des postes à temps pleins dans certains domaines. « On leur permet de passer un certain palier dans leur développement, on les aide à grandir » , commente le président. Et souvent, quand elles atteignent une taille suffisante, ces entreprises finissent par salarier elles-mêmes les personnes qu’elles employaient via GEbosse : « 85 % des personnes qui quittent le groupement le font parce qu’elles sont embauchées par un des adhérents » , chiffre la directrice.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire