lundi 25 septembre 2017

La formation professionnelle devient la priorité pour lutter contre le chômage structurel

les echos.fr 25/09/2017

Le plan prévoit une enveloppe de 11 milliards pour la formation des jeunes décrocheurs et des chômeurs de longue durée. Le gouvernement ne veut pas répéter les erreurs du quinquennat précédent.

François Hollande a fini son quinquennat avec  le fameux plan « 500.000 » formations supplémentaires dont l'efficacité apparaît de plus en plus douteuse . Emmanuel Macron démarre le sien avec son plan « 2 millions », sur lequel il joue une partie de sa crédibilité pour faire baisser le chômage. Promesse de campagne, la formation professionnelle va figurer en haut de l'affiche du plan d'investissement dévoilé ce lundi avec 11 milliards d'euros ciblés sur 1 million de jeunes décrocheurs et 1 million de chômeurs de longue durée.
A cette enveloppe, qui sera dépensée de manière progressive, s'ajouteront 4 milliards, toujours sur la durée du quinquennat, dévolus à la Garantie jeunes notamment, à la grande satisfaction des missions locales, chargées de généraliser ce dispositif. Une partie des 15 milliards devrait aussi financer les formations pour ceux qui continueront de bénéficier d'un contrat aidé ou pour ceux qui, au contraire, ne verront pas le leur reconduit.

5.500 euros en moyenne par formation

L'exécutif l'a martelé ces dernières semaines : la montée en compétences de la population active figure parmi ses grandes priorités. Cela doit contrebalancer le volet flexibilité attaché à la réforme du Code du travail. « L'accent sera mis sur les formations qualifiantes, assez transversales pour ne pas être attachées à un métier, et de longue durée pour gratter des points de chômage structurel », assure-t-on de source proche du dossier. Un calcul rapide aboutit à une moyenne de 5.500 euros par formation, ce qui permet effectivement d'envisager des certifications au bout. Sans compter que les régions seront certainement « incitées » à mettre la main à la poche pour faire effet de levier. De même que les partenaires sociaux, via le 1 % légal des entreprises. Ce sera l'un des sujets épineux des négociations qui vont bientôt s'ouvrir sur la réforme de la formation professionnelle. « On met déjà beaucoup d'argent », met en garde un responsable syndical.
En présentant son plan d'investissement pour les compétences, qui a déjà son acronyme « PIC », l'exécutif soulignera sans doute qu'il s'agit bel et bien d'un effort supplémentaire. Tout comme il s'attachera à assurer que l'argent ne servira pas à arroser le sable. Aucune évaluation officielle n'a encore été rendue publique, mais de plus en plus de voix laissent entendre que si le plan 500.000 de François Hollande a atteint ses objectifs quantitatifs, sur le plan qualitatif en revanche - c'est-à-dire en termes de taux d'insertion dans l'emploi - le résultat n'y est pas. La faute, dit-on, à un diagnostic des besoins de chaque bassin d'emploi bâclé. Sans oublier les stages parking qui ont permis de dégonfler les chiffres du chômage. Des agents de Pôle emploi racontent, le plus sérieusement du monde, comment le plan a permis de financer des formations sur le feng shui ou l'étude des chauves-souris ! « Compte tenu de la somme en jeu, il est vital de partir, en amont, d'un diagnostic construit et de prévoir, en aval, un suivi précis des effets », insiste Florence Poivey, présidente de la commission éducation, formation et insertion du Medef. Conscient de l'enjeu, l'exécutif aurait entamé les travaux de diagnostic avec l'intention de les mettre rapidement sur la table.
À NOTER
Muriel Pénicaud pourrait dévoiler cette semaine le calendrier et les grandes lignes de la réforme de la formation professionnelle.
UN EFFORT CONSÉQUENT
Les 15 milliards du plan d'investissement pour les compétences représentent-ils un saut quantitatif pour les crédits de formation professionnelle du ministère du Travail ? Oui, assure-t-on de source proche du dossier. Même si elle sera dépensée de manière progressive, l'enveloppe représente 3 milliards par an en moyenne de 2018 à 2022. Si l'on s'en tient aux 4 milliards de crédits pour la formation professionnelle et l'apprentissage inscrits au budget 2017, l'effort apparaît effectivement conséquent. Reste à voir ce qui ressortira des nouvelles dotations et des redéploiement de crédits.
Pour voir la vidéo de TF1 du 25 septembre 2017 sur le même sujet

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