mercredi 16 août 2017

Coup de frein aux contrats aidés: quelles conséquences pour les groupements d'employeurs

extrait d'alternatives économiques





Selon les informations de notre confrère Les Echos, c’est d’abord le secteur marchand, où les effets d’aubaine de ces contrats sont souvent dénoncés, qui devra se serrer la ceinture : aucun nouveau contrat n’est prévu pour le second semestre. Dans le secteur non marchand, les contrats aidés devraient être réservés prioritairement à l’éducation nationale et à la police. Rien n’est dit concernant le secteur associatif, pour lequel ils constituent pourtant souvent une contribution vitale à leur activité.
Diviser par deux les emplois aidés ? Pourquoi pas, mais à condition d’augmenter à due concurrence les subventions au secteur associatif et de créer les emplois statutaires en nombre correspondant dans le secteur public. A défaut, il faut s’attendre non seulement à des difficultés sociales significatives supplémentaires du côté du chômage, mais aussi à la faillite de nombreuses structures associatives et à une dégradation sensible de la qualité de beaucoup de services publics...
Note CR : Le 9 août, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, déclarait: "Un : les contrats aidés sont extrêmement coûteux pour la nation, deux : ils ne sont pas efficaces dans la lutte contre le chômage, et trois : ils ne sont pas un tremplin pour l'insertion professionnelle"
Il a donc fort à parier que le coup de frein du second semestre va perdurer en 2018 même si le gouvernement se veut ce matin  rassurant en annonçant pour l'avenir une diminution progressive "en sifflet".
Pour les groupements d'employeurs les conséquences ne sont pas neutres.En premier lieu, ils ne pourront plus utiliser le CUI-CIE ou le contrat starter pour les mises à disposition de salariés dans le secteur marchand répondant aux critères de ces aides.
Pour la gestion et/ou l'animation (sans mise à disposition) plusieurs groupements avaient aussi recours au CUI-CAE et aux emplois d'avenir. Ce ne sera plus possible. Il faudra aussi être attentif aux possibilités de renouvellement pour les contrats déjà établis.
Mais ce sont les groupements d'employeurs dits "associatifs" qui seront le plus impactés. Il s'agit des groupements composés d'adhérents du secteur non marchand eux même éligibles au CAE ou au contrat d'avenir. Ces groupements avaient la particularité de mettre à disposition des salariés embauchés en CAE (avec une aide pouvant atteindre 95% du salaire pour une durée maximale de 60 mois concernant les salariés âgés de plus de 50 ans) à disposition de diverses associations, en temps partagé.  La décision du gouvernement remet totalement en cause leur modèle économique et pose la question de leur devenir.
Il est étonnant de constater que la suppression de ces contrats aidés ait été mise en place de manière aussi soudaine et brutale. Cette affaire des contrats aidés démontre une fois de plus que le gouvernement n'a pas froid aux yeux et n’hésite pas à prendre des décisions drastiques...la rentrée promet certainement d'autres grands bouleversements en matière sociale.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire